La question qu’un jeans me donne envie de vous poser
Par Grégory Grand | 12 commentairesCe matin, en enfilant mon jean, je me suis volontairement arrêté au milieu du geste. J’allais rentrer machinalement la jambe gauche en premier.
Pour stopper le mode automatique de mon cerveau et repasser en mode « manuel », j’ai alors choisi de passer d’abord la jambe droite. C’était un peu moins confortable, voire même dérangeant.
Faire des petites choses du quotidien d’une façon inhabituelle comme
- se laver les dents de la « mauvaise main »,
- commencer à se savonner par le pied gauche (au lieu de faire mousser sur le ventre 😀 ),
- couper les légumes en carrés au lieu de ronds,
- s’endormir sur le ventre et non sur le dos (ou l’inverse)
sont pourtant des pratiques régulières chez moi depuis que je connais la méthode Feldenkrais, une méthode sur le corps montrant à quel point il est important de créer régulièrement de nouveaux chemins neuronaux dans notre cerveau. Cet homme était un génie et a d’ailleurs été pris pour modèle par les inventeurs de la PNL.
Mais ça n’est pas de Feldenkrais dont je vais vous parler aujourd’hui.
Non, j’ai plutôt envie de réfléchir à haute voix. Et de vous demander votre avis. Voici les termes du débat.
Vos habitudes, bonnes ou mauvaises ?
Habitudes contre … Habitudes : quelle est la meilleure façon de fonctionner dans la vie ?
J’aime combattre les habitudes, car celles-ci nous enferment dans le mode animal de notre cerveau : celui routinier, entièrement automatisé où notre petite conscience est partout sauf dans ce que notre corps est en train de faire.
La beauté du cerveau humain est justement d’automatiser pour pouvoir accomplir plus rapidement les tâches et se dégager sinon de la clarté d’esprit du moins la possibilité de penser à autre chose.
Songez à la dernière fois où vous étiez derrière le volant dans votre voiture par exemple : vous pensiez probablement à tout sauf aux actions de vos pieds et de vos mains. Cette fonction de notre esprit est merveilleuse et il est dommage de s’en priver.
Mais c’est aussi elle qui nous enferme dans notre zone de confort et nous pousse à faire toujours les mêmes choses. Dormez-vous toujours du même côté du lit ? Prenez-vous toujours la même place à table ? Avez-vous tendance à revenir dans les mêmes lieux ? C’est votre cerveau limbique à l’œuvre.
Résumons ce premier point : j’aime changer mes habitudes (mais pourquoi donc ces 12 dernières années ai-je vécu à Annecy, Grenoble, Montpellier, Strasbourg, Aix-en-Provence et sans doute prochainement une nouvelle ville?) 😀
Mais par ailleurs…
Il est bon de revenir aux mêmes choses. Pourquoi ?
Parce qu’à chaque fois qu’on aborde à nouveau une chose connue, on y vient avec un niveau de lecture différent, plus profond sans doute. Un regard enrichi de nouvelles connaissances, de nouvelles expériences et de nos niveaux de compréhension précédents.
Vous est-il déjà arrivé de lire deux fois le même livre, à deux époques différentes ? Que s’est-il passé pour vous alors ? Vous avez probablement eu de nouvelles révélations vrai ?
Avez-vous déjà vu plusieurs fois le même film ? N’êtes-vous pas allé beaucoup plus en détail lors du second visionnage ?
En répétant et en approfondissant des concepts, surtout dans le développement personnel, on les intègre encore mieux. Un peu comme s’ils venaient faire partie d’un univers de compréhension plus vaste dans notre esprit.
Retour en Fac de droit
J’ai connu ça durant mes études de droit. En première année, on vous fait souvent lire un incontournable : La Théorie pure du droit de Hans Kelsen (2e version de 1962). Ce livre est un véritable monument de la pensée juridique, une Somme produit par l’intellectualisme à l’état pur.
En le lisant en première année, on comprend certaines notions. Mais j’ai toujours été surpris de voir les professeurs de droit, ayant 35 ans de métier, lire et relire ce livre, encore et encore, pour en tirer de nouveaux enseignements (et surtout de nouveaux travaux de recherche).
Puis, en relisant alors ce livre régulièrement – surtout durant les 5 années de mon doctorat – j’ai compris.
J’ai compris que les connaissances juridiques acquises pendant les années précédentes me permettaient de pénétrer mieux encore l’esprit de Kelsen, d’en comprendre les subtilités mais aussi de repérer les aspérités de sa pensée et les impasses auxquelles elle mène.
Le fait de répéter va donc aussi nous permettre des déclics.
Comme le disait une participante à mon récent Atelier « Sur la Route du Succès », on peut avoir entendu 150 000 fois les mêmes choses en stage de développement personnel jusqu’à ce qu’un jour on ait enfin une illumination, un véritable Eurêka nous faisant intégrer au plus profond de nos tripes le précepte en question.
On ne parle plus ici d’une simple compréhension intellectuelle, mais bien d’un déclic émotionnel.
Lorsque j’assure des formations PNL, je fais plusieurs fois le même stage et je répète les mêmes principes. Tous les participants ayant fait deux fois le même stage vous le diront : on découvre de nouvelles choses à chaque fois. Et plus je transmets les principes de la PNL, mieux je les comprends.
Résumons ce second point : j’aime aussi refaire les mêmes choses et relire les mêmes livres de développement personnel, car ma compréhension devient plus subtile et je me nourris des points à côté desquels j’étais passé la première fois.
Alors, qu’en pensez-vous ? Faut-il mieux s’ouvrir constamment à de nouvelles choses afin d’éviter de cultiver les habitudes ou revenir régulièrement sur le connu pour en avoir un autre niveau de lecture ?
PS : et au fait dans un pantalon… femmes comme hommes, vous rentrez quelle jambe en premier vous ?
Hello Greg,
Une fois de plus, je te rejoins dans ta vision des choses. Effectivement j’aime bien changer les choses mais quand on vit à plusieurs alors sil faut aussi prendre en compte la réaction des autres (et de madame notamment … pas facile de la faire changer de coté du lit par exemple
).
Pour les livres, là aussi je te rejoins, je me souvient que lors de la seconde lecture de la semaine de 4h00, j’ai véritablement re-découvert certains passages parce qu’effectivement j’avais moi-même évolué dans ma vision des choses … d’ailleurs, d’ici peu je compte bien relire Le Succès selon Jack 😉
Coucou Xavier,
C’est vrai, tu soulignes un point important : notre environnement et les personnes nous entourant.
Pour ça, je dois avouer que j’ai toujours eu un entourage qui connaissait mon “délire » et qui donc y participe
Pour le Succès selon Jack, ce livre est tellement dense que tu pourrais relire 10 fois chaque chapitre avec de nouvelles révélations à chaque fois.
Bon j’exagère un peu, mais la masse d’infos est tellement importante que je suis pas loin de dire vrai
Greg
Bonjour
Je n’ai jamais été trop tenté par l’envie de relire un livre. En revanche, j’aime bien garder les livres que j’ai lu.
Je vais peut-être aller faire l’inventaire de ma bibliothèque et voir ce que je pourrais tirer d’une 2e lecture de certains bouquins.
Salut Jérôme,
C’est amusant ça que tu n’aies jamais eu envie de relire un livre. Souvent comme toi, même si je ne les ré-ouvre pas, j’aime savoir que je les ai sous la main, car je sais généralement quel type d’information y retrouver au besoin.
Bien amicalement,
Grégory
Bonjour Greg,
Je te rejoins sur les deux aspects : faire de nouvelles choses ou les mêmes choses différemment permet (impose ?) de se renouveler (ce qui est toujours enrichissant), mais rester dans ce que l’on connait permet d’affiner ses compétences et d’améliorer sa compréhension.
Alors, qu’est-ce qui vaut mieux ? J’aurais tendance à dire que c’est comme à table : il faut varier les plaisirs
Et sinon, pour le pantalon, je n’y avais jamais fait attention mais je commence systématiquement par la jambe gauche. Et il a fallu que je fasse le geste pour m’en rendre compte…
Florence
Coucou Florence,
Alors toi aussi tu es pour le multi-culturalisme en matière d’alimentation 😀
C’est vrai que manger un peu de tout, physiquement comme intellectuellement, est au final la meilleure façon d’apporter de l’équilibre et de la mesure à sa vie.
Du coup, faire les 2 semble une bonne solution : s’ouvrir à de nouvelles habitudes pour être capable de remettre de la conscience dans ce qu’on fait en mode « automatique », tout en revenant aussi aux choses qu’on connait bien pour en découvrir une nouvelle profondeur !
Quant au pantalon, essaie de commencer demain matin par l’autre jambe… et écoute ce que ça provoque en toi 😉
Belle soirée !!
Greg
Comme le dirait si bien T. Harv Eker : les deux sont importants.
Justement si on répéte toujours les mêmes choses sans essayer d’autres techniques, d’autres approches, de se cultiver dans d’autres domaines, dans d’autres lieux, d’essayer justement de créer de nouveaux liens, alors je ne pense pas qu’on puisse avoir une « illumination ».
Comme l’écrivait Napoléon Hill, il y a deux types d’imaginations : l’imagination créatrice et combinatoire. Avec l’imagination combinatoire justement on peut faire des liens entre divers choses et trouver des nouveaux sens.
Ces derniers temps, je relis mes classiques car plusieurs blogs m’ont fait comprendre que la confiance en soi est la clé du développement personnel. Je suis donc plus à l’affut de ce qui se rapporte à la confiance en soi dans ses livres et j’en ai tiré une quinzaine d’approches.
Parfois, avec un thème bien précis et nouveau en tête, on peut avoir une nouvelle lecture.
Bonjour l’Enracineur,
Merci pour ce commentaire, comportant des noms que j’aime beaucoup en plus ! T. Arv Eker, N. Hill…
Tu as parfaitement raison de souligner cela : quand on a une thématique ou un angle d’attaque bien précis, on lit les livres à travers ces « lunettes », ce qui leur donne une autre coloration et peut nous faire des déclics d’un nouveau genre.
Lorsque j’ai connu l’hypnose et que j’ai dévoré un certain nombre de livres sur le sujet, j’ai ensuite relu les Carlos Castanedas que j’avais lu à 19 ans à travers ce prisme, et j’ai compris plein de choses. Bien sûr, il y a toujours ses voyages chamaniques grâce aux plantes hallucinogènes, mais avoir connaissance de l’hypnose fait comprendre son oeuvre et ces fameux « voyages » justement, d’une autre manière.
Bonsoir Grégory
Merci pour ton article fort intéressant.
Je trouve également que les habitudes sont à la fois très confortables et necessaires
Parallèlement il est bon de sortir de temps en temps de nos territoires de confort, de changer, casser nos habitudes
Cela peut être dans des petites choses du quotidien comme acheter son pain dans une autre boulangerie, se déplacer en vélo plutôt qu’en bus etc.
D’ailleurs, ne dit on pas que la chance déteste la routine ?
Raison de plus pour s’ouvrir régulièrement à de nouvelles choses!
Amicalement
Nathalie
Coucou Greg,
Après un « beug informatique » et ma pertinence je tombe sur le sujet du jour…:-) Etant en plein dans « le succès selon Jack » je tombe sur le principe 31 : Le changement est la loi de la vie.Et ceux dont le regard est tourné vers le passé ou le présent sont certains de rater l’avenir.(John F. Kennedy).
En même temps j’aime bien refaire des choses déjà faites…
Il me semble être dans le sujet 😉
Coucou Bernard !
Oui, tu es en plein dans le sujet !
Mais du coup, on ne sait pas trop ce que tu préfères… 😉
Pas évident cette question hein ?
Je crois que, comme disait l’autre, la vérité est ailleurs
De changer les choses qui ne fonctionnent pas et de comprendre pour améliorer ce qui fonctionne!