Faites-vous cette erreur fondamentale sur le coaching ?
Par Grégory Grand | 15 commentairesIl y a quelques semaines, je dînais chez un couple d’amis et nous discutions coaching.
Racontant mes projets et mes envies futures, l’homme passa un bon moment à exprimer son avis en me disant que le mieux pour moi serait de rester dans une certaine région du sud de la France, en prenant le temps de développer tel type de business mais sans aller trop rapidement, et en contactant telle et telle personne.
Peu après, sa femme me dit : “et ben voilà, tu reviens quand tu veux pour te faire coacher » !
Ce qu’elle ne sait pas c’est que son mari, bien qu’il ait l’intention positive d’aider, a ce soir-là tout fait SAUF du coaching.
Le Coaching n’est pas ce qu’on croit
Le coaching ou l’art de NE PAS donner des conseils
Lorsqu’on apprend le Coaching, que ce soit le Coaching de Vie (Life Coaching) ou le Coaching d’affaire (Business Coaching), l’une des choses les moins évidentes au départ est d’apprendre la posture miroir. Ceci est même anti-naturel.
Dans votre vie de tous les jours, c’est inévitable : vous rencontrez nécessairement des gens qui vous font part de leurs problèmes.
Peut-être est-ce une collègue de boulot qui vous explique ses difficultés avec ses enfants, un client qui vous raconte comment tout va mal chez lui ou quelqu’un de votre famille qui vient se confier.
Avez-vous remarqué comme dès que l’on nous raconte des problèmes, nous nous assignons nous-même une mission : celle de résoudre ce problème ?
Ceci est normal : depuis notre enfance, nous baignons dans une atmosphère où lorsqu’une personne évoque une situation délicate pour elle, chacun y va de son avis.
Par conséquent, bien souvent, nous réagissons en donnant des conseils. Nous avons appris que c’est le seul moyen d’être utile.
Cependant, donner des conseils n’est pas nécessairement recommandé pour aider une personne. L’art du coaching, c’est même de faire exactement l’inverse : il s’agit de se rendre entièrement « transparent ».
Comprenez par là « mettre le moins possible de soi-même » dans l’accompagnement d’une personne. Il n’est donc pas question de donner des conseils : il s’agit plutôt, par des questions précises et pertinentes, d’aider et de guider le coaché dans son cheminement.
Bien souvent, on pense qu’être coaché, c’est recevoir des conseils pour mieux faire telle ou telle chose. Ceci est peut-être vrai dans le coaching sportif ou le coaching alimentaire mais rien de tout ça dans le Coaching de Vie ou d’affaires. (on utilise aujourd’hui le terme coaching pour désigner un peu tout et n’importe quoi, ceci ne participant pas au sérieux de l’image du coaching).
Un des principes essentiels du coaching est de considérer qu’une personne possède un immense pouvoir personnel. C’est elle qui possède ses propres solutions : des solutions lui étant propres et lui permettant d’atteindre ses objectifs. Lorsque ces dernières viennent du coaché lui-même, il sera 10 fois plus motivé pour les mettre en place.
Comprenez-moi bien : je ne dis pas qu’il va vous falloir arrêter entièrement de donner votre avis ou de conseiller vos amis quand ils vous le demandent. Je dis simplement que lorsque vous le faites, vous n’êtes pas en train de coacher.
Voici 7 raisons qui vous montrent pourquoi.
Les 7 raisons pour lesquelles vous devriez songer à arrêter de donner des conseils
En donnant des conseils aux autres :
- Nous pensons savoir quel est le véritable problème et nous oublions d’être vraiment à l’écoute du problème exprimé par la personne.
- Il se peut qu’on oublie de demander plus de détails sur le problème et que du coup, on zappe le sentiment dans lequel est la personne qui parle. Nous n’entrons donc que très peu en empathie avec l’autre personne.
- Nous cherchons de la reconnaissance, en essayant de devenir celui d’où vient la solution.
- Nous cherchons du «crédit» et aurons tendance à devenir « dirigiste » : dire à la personne qu’il faut faire ceci ou cela. (et bien sûr, si elle l’a déjà fait avant, ça n’est pas notre conseil qui ne sera pas approprié, c’est plutôt cette personne qui l’aura mal appliqué…
)
)- Quand nous donnons des conseils, nous pouvons avoir tendance à nous placer en situation de supériorité. A devenir « l’expert ». Nous sommes tellement désireux de parler et de montrer nos connaissances et notre «sagesse» que nous n’interagissons plus sur un niveau d’égal à égal avec l’autre.
- Nous envoyons le message que la personne ne peut pas trouver la solution par elle-même. Ceci peut inconsciemment être dévalorisant pour l’autre personne.
- Nous devenons en quelque sorte l’évaluateur de ce que la personne a fait, plutôt que le guide qui va lui permettre de s’auto-évaluer.
Ainsi, voyez-vous à quel point donner des conseils peut parfois ne pas aller dans le sens que l’on croit ? Avez-vous l’habitude de donner des conseils ?
Bonjour Grégory,
Merci pour cet article. J’adhère à 200% à ta description claire et précise de ce qu’est vraiment le coaching. Un grand bonheur en tant que coach de lire ça
C’est vrai que le plus difficile dans ce métier est de ne pas donner de conseil, car effectivement, nous avons été quasi formaté ainsi… et qu’une bonne partie des clients attendent cela, une solution rapide!
Lors d’une première séance, quand la personne vient à me poser la question: « Alors, qu’est-ce que je dois faire? » et que je réponds par une autre question… il n’est pas rare que je sente un brin de doute voire d’agacement par le non-verbal de mon client…
Mais ça vaut le coup de prendre le risque, car le résultat n’en est que meilleur, c’est lui qui finit par trouver SA solution, celle qui lui va comme un gant… et que le coach n’aurait sûrement pas pu imaginer!
La « magie » du coaching, qui en plus conduit à l’autonomie :-)… et que l’on peut transposer dans la vie avec succès sans être coach 😉
Amitiés,
Florence
Bonjour Florence,
Tu me vois ravi que mes lignes plaisent à la Coach que tu es !
Nous avons tellement été éduqué à travers les conseils que nous avons constitué notre propre identité à travers cela. Je connais même des personnes qui n’ont l’impression d’exister ou d’être utiles QUE SI elles donnent des conseils.
Du coup, passer en position méta et puis en miroir relève d’une certaine gageure… Mais c’est comme tout, en pratiquant ça vient de plus en plus facilement !
Je perçois bien la légère irritation dont tu fais pars à propos de certains de tes clients ! Même en cadrant bien au début de la séance et en expliquant plusieurs fois le rôle du coach, ils sont parfois trop tentés par le « qu’est-ce que je dois faire ? » !!
Mais après une belle séance où ils ont eu de véritables prises de conscience et ont trouvé des solutions, ils comprennent généralement à quel point c’est puissant d’aller puiser dans ses propres ressources !
Merci chère Florence d’avoir pris le temps de venir ici !
Vis une belle journée !
Bien amicalement,
Grégory
En lisant ton article, je faisais le parallélisme avec la thérapie. Qui est aussi d’accompagner l’autre dans sa découverte de solutions.
Je me suis débarrassée de cette fâcheuse tendance le jour ou une client m’a dit : « C’est comme vous m’avez dit la semaine dernière…. » et j’étais sûre de ne pas avoir dit une telle chose.
Et si vraiment on veut donner des conseils? On n’a qu’à écrire un livre (ou un eBook…)
Merci pour ce rappel Greg parce quand on aime partager ce qu’on sait, c’est vraiment dur parfois de fermer sa g….
Belle journée!
Marie-Noël
Coucou MN !
Bien vu pour le livre ou l’ebook : effectivement, personne ne contredit les pages d’un livre, du moins pas directement lorsqu’il suit la pensée de l’auteur.
C’est sûr que se placer en position miroir exige de ne pas être tenté de partager notre savoir !
Vis une belle journée également !
GREG
Bonjour,
Article très intéressant
C’est vrai qu’on s’embarque vite à donner des conseils…
J’ai tendance, pour reprendre l’idée du miroir, à raconter aux personnes qui me confient leurs problèmes des histoires similaires qui me sont arrivées ou alors à des personnes que je connais. En général, ça permet une prise de recul plutôt sympa (ok, ça doit être fait suffisamment finement, mais pas trop non plus pour que la personne percute !)
Encore merci pour les articles.
L
Bonjour Leri,
Merci pour ce commentaire !
Oui, tu as raison, il est très utile d’utiliser le langage métaphorique et les histoires pour faire passer des messages. Les hypnothérapeutes excellent d’ailleurs dans ce domaine. Grâce à ce procédé que tu utilises quand tu racontes les histoires similaires qui te sont arrivées à tes interlocuteurs, leur conscient baisse sa garde et comme tu dis, ça permet de « percuter » !
Souvent le message passe directement dans l’inconscient et si ce sont des histoires ou des métaphores inspirantes, l’effet est très puissant.
Vis une belle journée !
Bien amicalement,
Grégory
Bonjour, Je pratique le Coaching, au sens très large du terme, depuis de nombreuses années. Mes nombreuses casquettes en Coaching me font adhérer pleinement aux propos de LERI et au Principe du miroir aux tas d’histoires à caractéristiques et finalités porteuses de clé s !
Merci pour cet… interpelant article… !
Bonjour Jahrod,
Merci à toi pour ton témoignage sur le principe miroir
Belle journée !
Bien amicalement,
Grégory
Bonjour Greg,
Ce que tu dis semble se retrouver dans le principe de l’écoute active (
Même si je ne fais pas de coaching, quand un de mes amis parlent d’un problème, j’ai tendance à lui donner des conseils après. Ce n’est peut-être pas le seul soucis, mais je me suis aperçu que cela n’a pas sauvegardé certaines de mes amitiés.
Car 1°, quand une personne a un problème et qu’elle a besoin de parler, la première chose dont elle a besoin c’est qu’on l’écoute et qu’elle puisse débaler ce qu’elle a sur le coeur, sans entrave.
2°, un peu comme la démarche Socratienne luttant contre les sophistes avec leurs affirmations, poser des questions est plus essentiel et plus formateur pour le raisonnemenent que d’affirmer.
3° Comme tu le dis, pour qu’une personne puisse appliquer une solution, une technique, il faut qu’elle puisse se l’approprier. Si le conseil proposé est inapproprié, je vais me dire « Mais de toute façon il n’a rien compris à mon problème. ». Donc, même si cela n’apporte pas de résultats, mieux vaut toujours que cela vienne de nous.
4°-Et c’est là, à mon avis, que le coaching apporte sa touche perso, c’est qu’une personne qui n’arrive pas à appliquer une solution et qui pense toute seule dans son coin, peut tourner longtemps en rond. Alors que si elle extériorise (catharsis), affirme, et met au clair ce qu’elle pense avec une autre personne (et non forcément avec un papier ou un sac de boxe), cela va être beaucoup plus constructif. Le blog avec son aspect interactif avec d’autres personnes, joue à mon avis un rôle similaire.
Enfin c’est ce que j’en pense.
Bonne journée,
L’Enracineur
Coucou L’Enracineur,
Merci pour ton commentaire détaillé et plein de bon sens.
Effectivement, l’écoute active est un très bel outil pour le coach.
Je trouve très ouverte ton attitude qui consiste à reconnaître que tu donnes souvent des conseils et que ça n’a pas toujours été judicieux.
J’aime aussi beaucoup comment tu relis l’article à l’aide des notions de la philosophie grecque, cela prend tout son sens !
Merci beaucoup à toi pour ça.
Bien amicalement,
Grégory
Merci pour cet excellent rappel sur ce qu’est le coaching !
De nombreuses personnes ont une idée erronée du coaching et pensent que le coach va leur donner des conseils.
Souvent dans mes formations, je vois des coachs débutants donner des conseils tellement ils ont envie d’aider le client. Pas toujours facile de ne pas succomber au syndrome du sauveur 😉
C’est pourtant important pour que le coaché puisse devenir responsable et autonome.
Coucou Cindy,
Merci pour ce premier commentaire ici
Tu as raison, la tentation est souvent forte de rester en sauveur, surtout face à une personne qui tient bien un discours de victime.
Mais ce que tu ajoutes est fondamental, je ne l’évoque d’ailleurs pas expressément dans l’article : il en va de l’autonomie et de la responsabilité personnel de la personne accompagnée, excusez du peu !
A très bientôt j’espère.
Bien amicalement,
Grégory
Salut!
La carte n’est pas le territoire et il nous sera toujours impossible de comprendre le problème exactement comme le comprend notre client.
Donc donner un conseil effectivement ne sert à rien.
Par ailleurs, c’est au cpatient de trouver la solution, lui donner un conseil c’est le rendre « passif » par rapport à la situation, or c’est par l’action éclairée qu’il franchira une étape vers la solution.
Enfin, donner un conseil risque de nous faire tomber dans le triangle infernal « sauveur bourreau victime »
A bientôt
Salut Grégory
Le principe du miroir me fait penser à la position du psychothérapeute, qui ne donne pas de réponses, mais qui amène le patient à les trouver lui-même.
Je ne sais plus qui disait que les réponses sont en nous !
De toute façon, même en donnant la bonne solution, la plupart des personnes ne l’appliquent pas.
Ce n’est seulement que lorsqu’elles ont su la comprendre (pas intellectuellement, mais ressentie comme allant de soi, limpide) par elles-mêmes qu’elles se disent « c’est ça ! »
Bonjour (ou rebonjour) Grégory 😀
Tes explications sur le « coaching » correspondent absolument à ce qu’enseigne la psychologie ésotérique (ma pratique)
En effet, le but n’est pas de trouver des solutions toutes faites ou des idées à la place de l’autre, le rendant ainsi dépendant d’un tiers pour se réaliser (il y a mieux comme méthode ! lol)
Le but premier (et qui devrait se vouloir unique), c’est d’aider la personne à « extraire » de sa subconscience (ou de son potentiel dormant), les outils qu’elle possède assurément mais… à son insu.
Tout problème marche de pair avec sa solution (« Principe du Serpent », en psy éso) Là où est le problème (venin), là se trouve aussi la solution (anti-venin) car « Tout est double et marche toujours par paire d’opposés complémentaires… » (ça, c’est la loi concernée ^^)
Je ne connais pas bien ce qu’est le « coaching » qui n’est pour moi qu’un terme moderne et anglais de plus…
Mais ce dont je suis certain, c’est que depuis six mille ans, des hommes et des femmes de Volonté de Bien, mettent en pratique ce que tu viens d’exprimer -avec cet enthousiasme qui semble te caractériser- dans cet article très inspirant.
Merci à toi de « mettre à portée de tous » ce que les gens imaginent encore n’être réservé qu’à une « élite » ou pis encore, à des « initiés » de la pensée dynamique, créatrice de Beauté et de Réalisations en tout genre !
Cordialement,
Serge